En 2024, une nouvelle limite planétaire a été dépassée : celle du cycle de l’eau. Ce constat, porté par les recherches scientifiques et notamment celles du GIEC, souligne l’impact profond de nos activités humaines sur cette ressource vitale. L’intensification du cycle de l’eau, provoquée par le réchauffement climatique et la pression croissante de notre consommation, entraînent des conséquences majeures pour les entreprises, les écosystèmes et les sociétés.
Un cycle de l’eau déséquilibré par l’activité humaine
Le sixième rapport d’évaluation du GIEC met en évidence un phénomène alarmant : l’intensification du cycle de l’eau. En raison de la hausse des températures, l’évaporation s’accélère et les précipitations deviennent plus extrêmes. Conséquence directe : une multiplication des inondations, des périodes de sécheresse prolongées et une pression accrue sur les ressources en eau douce.
Une consommation d’eau cachée et massive
L’eau est omniprésente dans nos vies, mais sa consommation reste largement sous-estimée. Chaque produit fabriqué mobilise des volumes d’eau impressionnants dont il faut avoir conscience :
Nourriture : une simple tasse de café nécessite 140 litres d’eau pour sa production, tandis qu’un kilo de bœuf en requiert 15 400 litres.
Textile : la fabrication d’un t-shirt en coton absorbe 2 700 litres d’eau et un jean jusqu’à 7 500 litres.
Autres biens de consommation : une feuille A4 de papier nécessite 10 litres d’eau pour être produite, tandis qu’un paquet de mouchoirs en papier en mobilise 200 litres. La production d’un litre de lait requiert 1 000 litres d’eau, et celle d’un téléphone portable atteint 12 000 litres.
Une ressource de plus en plus rare
Le changement climatique accentue la rareté de l’eau potable. Déjà, près de 2 milliards de personnes n’ont pas accès à une eau propre, et d’ici 2025, 1,8 milliard d’individus seront en situation de pénurie absolue. En France, un réchauffement de +2°C exposerait plus d’un tiers de la population du sud du pays à des difficultés d’approvisionnement en eau.
L’impact majeur des entreprises
Si les citoyens ont un impact indéniable sur la consommation d’eau, les entreprises restent les principaux acteurs de cette crise hydrique. L’industrie et la production d’énergie représentent à elles seules 19 % des prélèvements mondiaux en eau douce. Ces prélèvements excessifs affectent directement les écosystèmes, l’agriculture et la biodiversité. Sécheresses et précipitations irrégulières menacent la sécurité alimentaire, alors que la raréfaction de l’eau douce impacte déjà la faune et la flore.
L’urgence d’une action collective
Face à cette urgence, l’action des entreprises est essentielle. Intégrer une gestion durable de l’eau dans les stratégies d’entreprise est aujourd’hui une nécessité. Optimisation des processus industriels, réduction de la consommation, adoption de pratiques respectueuses de l’environnement : les solutions existent et doivent être mises en œuvre sans tarder.