Surivoice-Podcast-Digital
28 novembre

Webinaire "IA et enjeux environnementaux"
En savoir plus

Cap vers les modèles économiques régénératifs ! Mettre l’entreprise au service du vivant

Suricats explore la transformation des modèles économiques vers des modèles plus soutenables.

Chez Suricats, une petite équipe explore les enjeux et leviers de la transformation des modèles économiques vers des modèles plus soutenables : EFC (Économie de la fonctionnalité et de la Coopération), Économie circulaire, business model à impact…

Il y a quelques mois, nous plongions dans l’exploration des modèles économiques régénératifs. Parce que nous sommes convaincus qu’à l’heure de l’urgence climatique, face à des ressources limitées et à des limites planétaires déjà dépassées, questionner et transformer des modèles économiques est une nécessité.

Et c’est avec Lumia que nous avons fait ce plongeon dans le monde de la régénération à l’occasion d’un de nos MBA. Il y a quelques mois, nous recevions Bertrand Thuillier, chargé de Recherche-Action chez Lumia (centre de recherche-action spécialisé sur les modèles économiques de la soutenabilité forte).

Retour sur un après-midi au service du vivant !

Un postulat de départ : la soutenabilité forte

La notion de soutenabilité se divise en deux concepts : la soutenabilité faible et la soutenabilité forte. Chacune prend en compte trois dimensions : le capital naturel (environnement), le capital social et le capital économique. Où est donc la différence ?

Là ou soutenabilité faible considère que chaque capital peut être substitué, la soutenabilité forte indique qu’il n’existe pas de système économique viable sans système social pour le soutenir, et qu’on ne peut avoir de système social qui fonctionne sans une planète saine pour le soutenir.

Soutenabilité faible et forte

On ne peut plus regarder de façon différenciée les trois capitaux (économique, social et environnemental) en considérant que les impacts négatifs sur l’un peuvent être compensés par les impacts positifs de l’autre.

C’est un cadre de lecture profondément nouveau pour les entreprises : on ne peut plus imaginer avoir des activités qui dégradent la société et ou l’environnement. En effet l’économie – et donc les entreprises – dépendent de leur prospérité.

Réduire les impacts négatifs ne suffit plus

La grande majorité des entreprises exercent des pressions – les fameux « impacts négatifs » – sur l’environnement, (émissions de GES, consommation de ressources, dégradation de la biodiversité…) qui sont aujourd’hui exacerbées par les dynamiques de croissance économique.

Sur ce sujet, vous pouvez voir et revoir la synthèse de notre rencontre avec Timothée Parrique, venu nous parler de l’Économie de la décroissance

En 2012, l’économiste anglaise Kate Raworth (Oxfam UK) développe la Théorie du Donut.

Composé de limites extérieures : le plafond environnemental – basé sur les 9 limites planétaires, et de limites intérieures : le plancher social, représentant 12 impératifs sociaux alignés sur les ODD de l’ONU.

Au milieu, le donut fait apparaitre l’espace sûr et juste pour l’humanité, un espace de développement inclusif et durable dans lequel l’économie devrait prospérer. Et par extension, où chaque entreprise devrait projeter son activité.

Mais le constat est là : nous sommes en « obésité écologique ». 6 des 9 neufs limites planétaires ont déjà été franchies et augmentent le risque d’une déstabilisation planétaire irréversible avec des impacts majeurs pour les êtres vivants.

Alors, chaque nouvel impact négatif (une tonne de Co2 émise, la dégradation d’un habitat naturel, l’extraction d’une tonne de lignite…) contribue à continuer de faire « grossir » les pressions environnementales… En essayant de faire “moins mal”, c’est-à-dire en limitant les impacts négatifs, on continue de s’éloigner toujours plus de l’espace sûr et juste du Donut.

Limites planétaires

Source : Bon Pote

Réduire les impacts négatifs ne suffira pas ! Il faudra structurellement générer des impacts positifs sur le vivant pour inverser cette tendance. L’économie régénérative est une des solutions.

La régénération, quezako ?

Terme employé depuis longtemps pour des pratiques agricoles visant à restaurer la santé des sols, le principe de “régénération” s’étend aujourd’hui aux secteurs secondaire et tertiaire, comme une des réponses à l’urgence environnementale. 

La régénération, c’est mettre en place les conditions nécessaires pour permettre aux écosystèmes naturels et aux communautés humaines de prospérer. On ne parle pas non plus uniquement de réparer les dommages faits par l’homme mais de placer la considération du vivant au centre des modèles économiques des entreprises. L’économie régénérative met donc la régénération, et par conséquent le vivant, au centre des modèles économiques des entreprises.

Pour une entreprise, viser le régénératif c’est mettre en œuvre une stratégie qui vise à « faire davantage de bien » au vivant qu’elle ne cherche à « faire moins de mal ». Par exemple, c’est une activité qui séquestre plus de carbone qu’elle n’en émet, c’est un projet qui participe à créer plus de biodiversité qu’il n’en détruit… Résumé simplement, c’est générer plus d’impacts positifs que d’impact négatifs. 

Mais c’est aussi changer de paradigme pour repenser les relations entre les entreprises et le vivant, la nature et les êtres vivants. C’est reconnaître que la viabilité de l’entreprise dépend de la prospérité des écosystèmes et des communautés humaines, et de chercher à les préserverAvec une finalité, transformer l’entreprise pour passer d’une économie extractive à une économie régénérative, et aller plus loin que la durabilité.

Entreprise extractive durable régénérative

Pour en savoir plus sur l’économie régénérative, jeter un œil à cette interview de Aurélie Piet, Économiste et chercheuse indépendante, par l’AFD.

Comment mettre en œuvre l’économie régénérative ? 

Il est nécessaire de préciser que la régénération ne s’applique qu’au vivant (humain : les hommes et les femmes, ou non humain : les animaux, les plantes, arbres…) car seul le vivant peut se régénérer, i.e se reconstituer après destruction d’une partie. Par exemple, lorsque je me coupe, ma peau se régénère grâce à la cicatrisation.  Ce qui n’est pas vivant : un ordinateur, un camion, un verre… ne peut être régénéré. Si on casse un verre, le verre reste cassé. Au mieux, on peut le réparer ou le recycler, mais il ne se reconstituera donc pas seul. On comprend alors qu’il y aura une différence entre les entreprises qui sont directement en lien avec le vivant et celles qui ne le sont pas, lorsqu’il s’agira de dessiner un modèle économique régénératif.

Pour les premières, la démarche régénérative est directe et consiste à faire évoluer ses pratiques et processus de production (passer d’une agriculture conventionnelle à une agriculture régénératrice pour améliorer la qualité des sols, capter du carbone … lorsqu’on est une exploitation agricole).

Pour une entreprise qui n’a pas d’activités directement rattachées à un champ ou une forêt, le régénératif reste possible par voie indirecte. Cela passera par son écosystème : en accompagnant ses fournisseurs à transiter vers des pratiques régénératives (promouvoir des produits plus durables plutôt que ceux qui margent le plus) ; ou par la coopération avec d’autres acteurs – l’entreprise n’est pas régénérative seule mais à plusieurs ! 

Entreprise régénérative

Source : Lumia

Et parce que l’on aime tester sur nous-même, nous nous sommes demandé quelle serait une voie à visée régénérative pour Suricats. En tant que cabinet de conseil, nous avons la possibilité d’agir ! Et sans surprise, un de nos premiers leviers, ce sont nos missions et nos clients ! En guidant sur la voie du régénératif pour réinventer leurs propres modèles économiques et se repositionner sur une trajectoire compatible avec les limites planétaires et les enjeux sociaux. Alors, vous êtes partants ?

Depuis, nous avons continué d’explorer et de nous passionner pour le champ de réflexions ouvert par le régénératif. Charlène a intégré la première promotion de la formation Objectif professionnalisation de Lumia sur les modèles économiques régénératifs. Nous avons rencontré de nombreux acteurs qui œuvrent pour cette nouvelle économie (Quadia, Omie & Cie…) et avons intégré la CEC (Convention des Entreprises pour le Climat) Consulting, qui regroupe 40 cabinets de conseil engagés pour l’économie régénérative. Si le sujet vous intéresse, n’hésitez pas à nous contacter !
Partager
Une question ?
vous répond
(n'hésitez pas)
Nous contacter

Une question, un projet ? C’est ici !

Logo Suricats Consulting

Pour accéder au contenu, remplissez le formulaire.

Puis direction … votre boîte mail!

Écrire à
Il reste des places à notre formation inter-entreprises au Design Thinking du jeudi 31 mars 2022.